kamel mennour


comment te décrirais-tu toi et ton métier en quelques mots ?
Je suis galeriste et marchand d’art. j’ai ouvert ma galerie en 1999, dans un tout petit endroit à l’époque rue Mazarine. Ensuite, je suis resté dans ce quartier, essentiellement, en ouvrant plusieurs endroits comme dans cet hôtel particulier du XVIIe siècle où nous sommes actuellement. C’était un endroit qui historiquement accueillait des salons littéraires. finalement on perpétue cette idée de culture et de transmission en présentant des expositions monographiques ou collectives.

Toutes les galeries ont une âme. Nous sommes situés à quelques mètres de l’hôtel particulier où Picasso a peint Guernica. Ce n’est pas anodin ! Il y a une âme ici que j’ai trouvé très inspirante et qui me permettait de transmettre des choses, et notamment avec les artistes que j’accompagne depuis des années.

comment en es-tu arrivé à ce métier ?
Je suis entrée dans ce métier par effraction. j’ai fait une maîtrise d’économie, et en parallèle de mes études j’ai commencé à avoir des petits jobs dont l’un consistait à vendre de petites peintures dans les comités d’entreprises. Puis il y a eu une maturation dans la réflexion et j’ai voulu devenir un galeriste, plus précisément LE galeriste. Cela peut paraitre un peu prétentieux mais j’avais sincèrement cette intention de faire LA galerie.

Assez rapidement je me suis intéressé à la photographie. J’avais déjà commencé à collectionner beaucoup de livres de la librairie La Chambre claire rue saint sulpice où j’achetais de façon compulsive d’ailleurs. Quand j’ai ouvert ma galerie j’ai tout naturellement exposé de la photographie. à Paris en 1999 la photographie n’était pas très présente et très vite j’ai eu le sentiment de maitriser quelque chose. J’ai eu envie ensuite d’explorer d’autres territoires, comme la sculpture, la peinture, l’installation, la vidéo, la performance…

comment identifies-tu et sélectionnes-tu des artistes ou des œuvres ?
très souvent, les artistes que j’ai invité à exposer sont des artistes qui m’interrogeaient, qui me questionnaient ou en tout cas qui questionnaient quelque chose. Il arrivait même parfois que je ne les comprenne pas moi-même où que je ne puisse pas apporter de réponses à ce qu’ils questionnaient. C’est cette interrogation que je trouve particulièrement stimulante.

Avec un peu de recul j’ai le sentiment que c’était plutôt une bonne démarche et que cela s’est bien passé puisque ce sont, pour certains, des artistes très identifiés et reconnus internationalement aujourd’hui. Mais au départ, on balbutie avec eux, on ne sait pas trop où ils t’emmènent et c’est à toi de t’accrocher aux branches et de faire en sorte de devenir l’un des maillons de leur accompagnement.
« les artistes que j’ai invité à exposer sont des artistes qui m’interrogeaient, qui me questionnaient ou en tout cas qui questionnaient quelque chose. »
qu’est-ce qui te nourrit dans ton métier ?
C’est cette chance et cette richesse inouïes d’être aux côtés d’artistes. Ils t’éclairent, te nourrissent et te racontent des histoires. Cela est pour moi extraordinaire. J’ai vraiment un sentiment de jouissance égoïste d’avoir cette possibilité, avec mon équipe, de pouvoir être à côté de tous ces artistes.

il y a-t-il des choses ou des projets dont tu es particulièrement fier ?
Il y en a tellement ! Difficile d’être exhaustif, et surtout je ne voudrais pas risquer de vexer les oubliés ! mais comme ça, à première vue je pense aux monumenta au grand palais, aux installations de Camille Henrot, mais aussi celles de Latifa Echakhch au centre Georges Pompidou, ou encore à Mohamed Bourouissa à la Barnes Foundation à Philadelphie. On a fait beaucoup de choses, ce n’est pas évident de résumer. La plupart du temps, pour ces artistes c’est assez historique et inattendu, c’est une grande fierté. Et donc ma fierté et celle de mes équipes aussi d’une certaine manière.

quel compliment aimerais-tu entendre ou réentendre dans ton métier ?
ce ne serait pas forcément un compliment mais davantage un sentiment. Je dirais que le respect de ses pairs, le fait d’être reconnu, est le sentiment le plus valorisant. Pas seulement pour moi d’ailleurs mais pour toutes les personnes qui travaillent ici. Pour arriver là où on est aujourd’hui ça a été un travail colossal réalisé en 20 ans avec toute l’équipe.

Nous avons fait éclore certains artistes, qui très souvent ne partaient de rien. Des artistes qui sortaient d’écoles d’arts ou d’ateliers, que nous avons accompagné avec beaucoup d’intérêt, et pour lesquels nous avons été l’interface témoin de leur succès.

quel a été ton plus gros challenge ?
De me faire reconnaître. Je suis arrivé totalement en dehors des clous, quand j’ouvre la galerie en 1999 elle ne s’appelait même pas Kamel Mennour d’ailleurs, elle n’avait pas de nom. je n’avais pas de programmation au départ, personne ne m’attendait ici à saint germain des près. C’est après quelques expositions peu mémorables, soyons honnêtes, que j’ai commencé à présenter de la photographie et j’ai ainsi pu être identifié. La galerie s’est alors appelée Mennour puis finalement Kamel Mennour.

J’ai sans doute eu de la chance aussi car très vite la galerie fut reconnue. On est arrivé à un moment où la photographie n’existait pas et assez rapidement les visiteurs ont afflué à la galerie. On est devenu une des galeries de la jeune génération, de ma génération. J’ai le souvenir de vernissages où la rue Mazarine était fermée, il avait une queue de 700 personnes à l’extérieur. C’était dingue !
« J’ai vraiment un sentiment de jouissance égoïste d’avoir cette possibilité, avec mon équipe, de pouvoir être à côté de tous ces artistes. »
as-tu des rituels dans ta vie, ton métier ?
Tous les matins je dépose mon plus jeune fils à l’école, sans exception. Je discute avec lui, on échange, il me raconte ses histoires folles d’enfant de 7 ans. Et même si j’ai des rendez-vous importants, je ne suis pas disponible avant 9h15. C’est un rituel qui est pour moi initiatique et qui te pose, c’est un équilibre.

Je ne parle évidemment pas du foot… tous ceux qui me connaissent bien savent que c’est une vraie passion. c’est un rituel important. C’est mon truc, ça me nourrit et finalement ça me remet les idées en place. C’est un socle.

qu’est-ce qui a du poids dans ta vie ?
ma famille, mes cinq enfants, indiscutablement. J’ai beaucoup de chance. Je le disais à l’instant, passer des moments de qualité avec eux, même dans les périodes les plus intenses, c’est vital, c’est mon équilibre. C’est précisément ce qui me permet de garder l’esprit et les pieds dans le concret, de relativiser quant aux problématiques professionnelles du quotidien.

tes bijoux le gramme, lesquels sont-ils ? Comment les portes-tu ? quel est ton rapport aux bijoux ?
je ne portais pas de bijoux jusqu’à récemment, hormis mon alliance. chez le gramme j’ai choisi un bracelet ruban 21g en argent 925 brossé. ce que j’aime avec cette marque c’est ce silence que t’imposent ces créations et que tu finis par oublier. les porter devient naturel. je trouve cela chic et simple.

et de manière générale, pour les bijoux je ne suis pas très ostentatoire, je n’ai même pas de montre. j’aime la sobriété, que ce soit présent sans être trop présent.

et si le gramme était une œuvre ou un artiste ?
lee ufan, quelque chose d’assez spirituel et assez profond, presque sourd et silencieux.
« ce que j’aime avec le gramme c’est ce silence que t’imposent ces créations et que tu finis par oublier. les porter devient naturel. je trouve cela chic et simple. »
son accumulation
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