Pierre Yovanovitch

Architecte d’intérieur, designer de mobilier, collectionneur de design et d’art contemporain, scénographe, Pierre Yovanovitch est un passionné d’harmonies et de matières nobles qu’il distille depuis Paris ou New-York, habillant les plus beaux intérieurs de Londres, Tel Aviv, Bruxelles, New-York et Los Angeles. Sa récente monographie (Sept. 2019) offre, au fil de 14 de ses projets, une véritable immersion dans le travail d’un conteur de lieux.

Qu’est-ce qui te nourrit dans ton métier, quelle est la source de ton inspiration ?
Je dirais les aventures de la vie elle-même, les sentiments, la nature, les villes, les voyages, les expositions. Mais avant tout cela, il y a les relations humaines, les discussions avec mon équipe, mon lien avec les artisans, les artistes, les galeristes. Ils constituent une garde rapprochée à la fois professionnelle et amicale. Mon équipe est finalement ma plus grande fierté. C’est comme une famille autour de moi et c’est elle qui me nourrit.

Quelles sont les personnes ou projets qui constituent des références pour toi ?
Je pense d’abord à Jessye Norman, une amie que j’ai connue et que nous venons de perdre. J’admirais son approche radicale de la musique classique, elle m’a beaucoup appris sur la manière d’aborder les projets, elle était audacieuse et habitée. Puis l’architecte Jože Plečnik, mon idole ! Il a entièrement pensé, au début du 20e siècle, la ville de Ljubljana, en la dotant de l’église Saint-François, de places publiques, de ponts, de quais…
Il y a aussi le designer suédois Axel Einar Hjorth au début du 20e, Donal Judd ou Paul László, l’architecte d’intérieur Jean-Michel Frank.
Et évidemment, Pierre Cardin, avec qui j’ai eu la chance de travailler, un infatigable visionnaire. Enfin, je voudrais ajouter le metteur en scène Patrice Chéreau, pour qui j’ai une immense admiration.

Quel compliment te touche sur ton travail d’architecte d’intérieur ?
Mon travail tient énormément de l’intuition. J’aime l’idée que l’on ressente, à travers ce que je fais, que ma démarche est sensible et sincère. J’essaye de faire des choses résolument proches de la vie et des sentiments qui la traversent.

La ville qui t’inspire ou te ressemble ?
Paris, quitte à paraitre commun ! Cette ville est sublime, il est impossible de se lasser de sa beauté, elle a des ondes romantiques mais positives. New-York - où j’ai un bureau – avec une énergie de la rue telle, qu’elle en efface le décalage horaire. Et Venise, pour sa folie et sa démesure, l’expression ultime de la capacité de l’homme à concevoir la splendeur d’une ville. La preuve que, si les gens sont capables du pire, ils sont surtout doués pour le meilleur. Tous ces lieux s’entremêlent avec, en filigrane, mes racines en Provence, sa lumière et son mistral puissant.
« Mon travail tient énormément de l’intuition. J’aime l’idée que l’on ressente, à travers ce que je fais, que ma démarche est sensible et sincère. »
Qu’est-ce que l’art de vivre selon toi ? Comment définirais-tu ta façon d’être et de vivre ?
Je célèbre la vie dans toutes ses ramifications, je m’attache à ce que la beauté soit convoquée à tous ses étages. Si je marche, je choisis l’itinéraire le plus émouvant. Si je conduis, je choisis la route qui a le plus de charme. Convoquer la beauté, c’est être toujours en quête, dans sa vie intérieure comme dans sa vie menée à l’extérieur. La vie n’est pas facile et la beauté est une aide, un exhausteur de bonheur.

Tes thèmes de prédilection dans ton approche créative ?
Quand je créé un intérieur, je veux d’abord raconter une histoire, à moi-même, puis, bien sûr, à mon interlocuteur.
Pour mon exposition « Love » qui a débuté en novembre, j’ai imaginé cette femme, Mlle Oops et un parcours de ses émotions au fil des 5 pièces d’un appartement scénographié, dans la galerie R&Company à NY. Les gens déambulent de pièce en pièce et rentrent dans la valse des émotions de ce personnage. L’art ne peut avoir lieu sans narration et l’amour est mon thème de prédilection.

Ton projet de référence ?
Ma maison en Provence, isolée au fond d’une vaste forêt. Elle allie et exprime avec simplicité ce que je sais faire et ce qui m’inspire. Elle incarne ma vision des choses et agrège art, architecture d’intérieur, décoration, jardin, artisanat, mobilier… C’est là où je viens me ressourcer comme nulle part ailleurs et où je reçois mes amis, mes clients, comme dans une maison de famille.

Quels sont tes matériaux, formes ou motifs fétiches ?
Le bois brut dans toutes ses essences, toujours massif. La céramique, qui est une matière tellement vivante et passionnante, modulable à l’infini, ses couleurs et imperfections créent des surprises permanentes.
Le verre et le métal.

Ton plus gros challenge réalisé ou à réaliser ?
L’hôtel que nous ouvrirons au mois de décembre à Méribel et qui s’appelle Le Coucou. C’est un projet mené ex-nihilo, qu’il a fallu réaliser en seulement 2 ans et demi, depuis le design jusqu’au mobilier. Ce projet révèle beaucoup de moi-même, c’est quelque chose qui parait sophistiqué sans jamais se prendre complètement au sérieux. Mon plus gros challenge à réaliser dans l’avenir serait de passer à la mise en scène de spectacles d’art vivant. J’en rêve.
« Je célèbre la vie dans toutes ses ramifications, je m’attache à ce que la beauté soit convoquée à tous ses étages. Si je marche, je choisis l’itinéraire le plus émouvant. »
Ton rituel dans ton métier ?
J’ai besoin d’échange, de dialogue, avec mes clients et mes équipes ; il suffit de commencer à se parler pour que tout se matérialise naturellement, en discutant et en griffonnant tous ensemble dans la même pièce. C’est, je crois, la plus grande richesse. J’ai aussi pris l’habitude d’écrire. Écrire ou dessiner ce qui me traverse... Comme je voyage énormément, j’occupe ce temps à raconter des états, des relations, des vies.

Le type d’architecture d’intérieur qui t’énerve ?
Ce qui n’évolue pas et qui continue à suivre des modes. J’aime la prise de risque. C’est ce qui rend les choses stimulantes. Mais je me sens paradoxal dans mon rapport aux objets, entre ma fièvre acheteuse et mon désir d’ascétisme. J’essaye de garder toujours à l’esprit que la matière doit communiquer de façon extrêmement subtile avec la forme.

Si tu n’étais pas architecte d’intérieur, quel métier ferais-tu ?
Paysagiste ou botaniste, j’adore jardiner. Je trouve une paix absolue quand je plante des arbres, entouré de mes chiens !

Un endroit de prédilection où te trouver habituellement ?
Si je ne suis pas en Provence, alors, idéalement, je me promène dans les jardins du Palais-Royal à Paris.

Ton objet fétiche ? Combien pèse-t-il ?
C’est un lustre de Paavo Tynell, le SnowFlake. Un design d’une légèreté visuelle incroyable et qui pèse pourtant pas loin de 20 kilos !

Ce qui a du poids dans ta vie ?
Au fil du temps, j’ai simplement compris que l’amour régissait tout.

Ton/tes objets le gramme, quel est/sont-ils ? Comment les portes/utilises tu ?
Je porte un ruban le 15g en argent 925 brossé. C’est un objet dont la simplicité me touche, un objet dans la retenue, à la sophistication faite d’évidence.

Si le gramme était une pièce de mobilier, lequel/laquelle serait-il ?
Un mobilier de la Swedish Grace. Une table en argent à l’allure particulièrement légère, gracieuse et sophistiquée. Je pense à Uno Arhen.
« Au fil du temps, j’ai simplement compris que l’amour régissait tout. »
son accumulation
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argent 925 lisse brossé

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